Titre :
Le Monde hellénistique: La Grèce et l'Orient de la mort d'Alexandre à la conquête romaine de la Grèc
ISBN :
9782130426196
Auteur :
Claire Préaux
Editeur :
Nouvelle Clio
Année :
1997
Nbr page :
416 pages
Langue :
Français
Genre :
Livre d'histoire
La réponse de Solon à Crésus - nul ne peut se dire heureux
avant le terme de son existence - ne s'applique qu'imparfaitement
à l'hellénisme, car s'il fut vaincu sur les champs de bataille,
davantage d'ailleurs en raison de ses dissensions internes que
par la force de ses ennemis, il triompha dans une large mesure
dans le domaine de la civilisation. Le premier tome du Monde
hellénistique est consacré à la chronologie du monde
hellénistique, à la figure du roi et à la guerre,
omniprésente depuis la fin du règne d'Alexandre jusqu'à
la destruction et la réduction de la Macédoine au rang de
province. L'ère des conquêtes ne pouvait s'achever avant
la disparition du fougueux Alexandre, tandis que la date
de -146 marque la défaite historique de l'hellénisme face
à la puissance romaine, alors que les Parthes surpassent
déjà presque les Séleucides. Le berceau, la Grèce elle-même,
est désormais aux mains des Barbares, et le territoire
hellénique se réduit désormais, ironie de l'histoire,
à une fraction de l'ancien Empire achéminides, lui aussi
abattu par une puissance occidentale. L'hellénisme se
caractérise en effet, du point de vue politique, par
la monarchie militaire issue de la tradition macédonienne.
Le roi n'est ni un basileus revêtu de la majesté attachée
aux iera, ni un tyran dressé contre l'oligarchie dont
il est issu : il est un chef de guerre. Ce modèle nouveau,
auréolé de la gloire de Philippe, plus encore de celle
d'Alexandre, conjugué avec le sentiment profond d'une
unité du monde hellénique, qui eut un temps un seul
maître et possède alors une relative unité culturelle,
explique l'état de guerre permanente des États issus de
l'ancien empire du grand conquérant. Le monde
hellénique est organisé, économie comprise,
autour du contrôle royal et de la nécessité
de soutenir un conflit permanent, ce qui est d'autant
plus difficile que les populations autochtones ne s'accommodent
pas aisément d'un joug étranger dont seule la terreur permet
le maintien.